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des arts A. Malraux

Joseph Nicéphore Niépce, “Point de vue du Gras”, 1826-1827

Héliographie (surface d’étain recouverte de bitume de Judée), 16,5 x 20 cm

Joseph Nicéphore Niépce, Point de vue du Gras, 1826-1827 ; héliographie (surface d’étain recouverte de bitume de Judée), 16,5 x 20 cm

 

La photographie est un procédé permettant d’obtenir l’image durable des objets sur une surface photosensible. Le terme, créé en 1839 par John Herschel [(1792-1871) astronome britannique, philosophe, physicien, météorologue comptant parmi les pionniers de la photographie], se construit à partir de 2 racines d’origine grecque : « photo », qui signifie « lumière » ou « clarté », ou qui se dit de quelque chose qui utilise la lumière ; et « graphie » qui signifie « écrire », « dessiner », voire « peindre », c’est-à-dire, qui se dit de quelque chose qui procède de l’écriture et aboutit à une image. Littéralement, « photographie » signifie donc « écrire avec la lumière » ou « peindre avec la lumière ».

Si la photographie naît des nombreuses recherches liées à l’optique et à la chimie menées depuis l’Antiquité, c’est au début du XIXe siècle, grâce à son intérêt pour la lithographie et la camera obscura, que Joseph Nicéphore Niépce (1765-1833), inventeur et scientifique visionnaire, réalise les premières grandes avancées de l’histoire de la photographie : grâce aux propriétés photosensibles de l’alliage d’une plaque d’étain recouverte d’une fine couche de bitume de Judée (sorte de goudron naturel), il développe un procédé appelé « héliographie » (positif photographique associé à la taille douce). Après s’être solidifiée au contact de la lumière, la plaque est rincée avec de l’essence de lavande si bien qu’il ne reste plus que les zones de bitume durcies, gravées par les rayons du soleil.

Point de vue du Gras est la plus ancienne photographie connue ; elle représente une aile de la propriété de Joseph Nicéphore Niépce à Saint-Loup-de-Varennes en Saônne-et-Loire, France. Cette photographie semblait disparue jusqu’à ce qu’en 1952, l’historien de la photographie et collectionneur Helmut Gernsheim (1913-1995) la redécouvre dans une malle.

On a longtemps pensé que cette photographie avait nécessité un temps de pose au soleil allant de 8 à 9 heures, mais d’aucun qui se serait appuyé sur les notes de Joseph Nicéphore Niépce et reproduit la même technique photographique, constate en fait que la pose aurait nécessité plusieurs jours !