Guy De Malherbe et Alexandre Hollan

Au Centre des arts André Malraux, l’exposition passe de l’ « entre ciel-et-terre » d’Alexandre Hollan à l’ « entre falaise-et-océan » de Guy de Malherbe offrant deux regards et deux gestes distincts autour de sujets communs (le paysage, le vivant), de médiums communs (le dessin, la peinture surtout) et d’actions communes (la représentation « sur le motif »). Toutefois, chez Alexandre Hollan, le geste incarne un moment précis et retranscrit une émotion ; chez Guy de Malherbe, le geste se rapporte à la matière — celle de la réalité organique et tangible autant que celle de la surface de la toile — et devient le prolongement direct du corps.

Chez Alexandre Hollan, le geste est lent, il inscrit la décision de l’esprit, il existe malgré l’hésitation d’une recherche toujours recommencée et dont il rend visible le tâtonnement. Dans le silence de l’observation, l’artiste traduit « les circulations d’énergies » des arbres en un tracé au fusain ou à l’acrylique qui tremble, cherche, et s’affirme dans un même mouvement.

De son côté, Guy de Malherbe peint par touches généreuses et enlevées ; c’est son corps tout entier qui se meut pour faire exister la toile. La matière n’est pas seulement présente pour dire la falaise, la plage tourmentée et ses rochers, mais devient elle-même craie, sable et roche. Autrement dit, les gestes de ces deux artistes sont l’incarnation de leurs pensées. C’est grâce à ce geste nécessaire que la pensée, le corps et l’œuvre se réunissent.

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